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À ce jour, il existe une douzaine de starts-ups coréennes, japonaises et américaines dont Bolt Threads, Kraig Laboratories, Spiber, KAIST, AmSilk, Biosteel et Entogenetics. Celles-ci sont extrêmement fermées au public et la plupart n’ont pas souhaité répondre à nos questions. Néanmoins, nous allons nous concentrer sur l’une d'entre elle: Araknitek.

 

Araknitek est une compagnie américaine spécialisée dans la création synthétique de soie d’araignée. La compagnie a été fondée en 2012 par Randy Lewis, avec pour but de développer la production de soie d'araignée à l’échelle industrielle.

 

Au milieu des années 80,  Randy Lewis, qui travaillait dans l'armée américaine dans la commande de chimie biologique , parvient à identifier les deux gènes qui codent pour la production de la soie d’araignée. Il dépose ensuite un brevet sur ces gènes et tente, par la suite, d’insérer ces gènes dans plusieurs hôtes avec l’aide de l’Université du Wyoming.

 

En premier lieu, il intègre ces deux gènes dans la bactérie Escheiria Coli. Les bactéries se proliférent, produisant ainsi les protéines de la soie. Ces protéines sont ensuite récupérées par purification biochimique. La purification biochimique consiste à placer les protéines dans un gel puis, en introduisant dans la solution du sel et du détergent, un déplacement des protéines est provoqué. Cela permet ensuite l’identification, l’isolation et la purification des protéines. Cependant, cette méthode aboutit à un fil de moins bonne qualité que la soie naturelle et une quantité de production toujours très faible. En effet, la séquence nucléotidique du fil synthétisé est coupé par l’Escheiria Coli, ce qui rend le soie moins résistante.

 

Randy Lewis essaie, tout de même, en vain, avec son équipe de recherche de l'Université de Utah, de créer des fibres aussi vertueuses que la soie d'araignée grâce à des protéines d’araignées synthétiques. Actuellement, Araknitek produit en grande quantité des protéines synthétiques, dérivées de protéines de la toile d'araignée. Effectivement, ces protéines ont la même structure d’acides aminés que la soie d’araignée naturelle.

 

Araknitek obtient ses protéines par transgénèse, dans la bactérie E. Coli, dans les vers à soie, et dans les chèvres ( Randy Lewis crée des chèvres transgéniques tout comme Jeffrey Turner, cf III. 1). Une fois les protéines produites, Araknitek fait appel à des processus privés qui transforment ces protéines en fils de soie d’araignée synthétiques. Cette soie d’araignée synthétique permet ensuite à cette compagnie de créer toutes sortes de matériaux tels des sprays (protégeant et renforçant les tissus), des liquides (cosmétiques) ou des tissus (tentes, parachutes, vêtements).  Prochainement, Araknitek pourra donner ses fibres à leurs clients qui les utiliseront ensuite pour produire et vendre des matériaux spécifiques.

Randy Lewis inspire de nombreux chercheurs à exploiter la soie d'araignée, telle Jalila Essaidi, dans son projet de peau humaine “pare-balles” (citée plus tôt).

 

Il existe encore des difficultés à développer synthétiquement la production de soie. Une des manières artificielles consiste à faire tourner la soie, mais cela reste quelque chose à approfondir: cette technique de tourner la soie est difficile à réaliser, due à une concentration trop élevée de protéines (au moins 50%) pour pouvoir l’utiliser industriellement. En effet, ceci rend le fluide trop visqueux pour effectuer le tournage.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

-Pensez-vous que la soie d'araignée puisse être produite dans une plus grande quantité dans le futur? Si oui, pourrait-elle devenir un matériau révolutionnaire utilisé par tous? 

 

"Selon moi, la soie d'araignée va bien évidemment être produite en plus grande quantité, mais je suspecte qu'en raison de son coût elle ne va pas devenir aussi commune et banale que du nylon ou du coton. Grâce à ses propriétés mécaniques remarquables, elle serait utilisé pour des applications haut de gamme."

 

- Comment avez-vous eu l'idée d'exploiter la soie d'araignée?

 

"Il y a plus de 25 ans, je consultais pour une compagnie de biotechnologie qui voulait essayer de produire de la soie et plus particulièrement de la soie d'araignée, mais aucune information n'était disponible sur les protéines et les gènes de la soie d'araignée. Ainsi, mon laboratoire a pris en charge le travail. Tout d'abord, nous avons clôné le gène puis nous avons produit les protéines, étant donné que la compagnie ne pouvait pas investir une grande somme d'argent."

 

- Selon vous, comment va évoluer l'industrie de la soie d'araignée dans les années à venir ?

 

"Pour moi, je vois deux directions:

En premier lieu, j'espère que nos efforts pour faire des vers à soie transgénique produisant de la soie d'araignée va être un succès pour que la soie d'araignée soit produite en plus grande quantité et utilisée à plus grande échelle.

En second lieu, je pense que l'on peut beaucoup s'améliorer sur la production des protéines de la soie d'araignée ce qui va nous permettre de faire plus de produits dans des domaines spécifiques. Nous sommes actuellement en train d'utiliser des protéines de soie d'araignée pour de l'adhésif, des tissus, des gels médicaux et bien d'autres applications autre que seulement des fibres. Dans les deux cas, je suis sûre que l'avenir de se matériau va révolutionné de nombreux domaines."

 

- De quelles araignées extrayez-vous les protéines? Avez-vous tentez d'en extraire d'autres araignées? Quelles protéines sont extraites?

 

"Nous n'utilisons plus désormais des protéines naturelles, nous fabriquons tous nos produits. Mais, au début de nos recherches, nous avons utilisé la Nephila Clavipes ( la tisseuse de soie d'or) pour toutes nos constructions de gènes."

 

- Combien de temps avez-vous pris avant d'extraire avec succès les protéines et de les utiliser?

 

"À partir du moment où la protéine est dans la bactérie qui est spécifique à sa production, l'extraction dure environ huit heures au total, de la batérie à la protéine purifiée."

 

- Pouvez-vous nous donner un exemple des invidividus ou entreprises à qui vous vendez vos soies synthétiques?

 

"En ce moment même, nous ne vendons pas grand chose mais nous travaillons principalement avec des entreprises. Ainsi, nous nous chargeons de fabriquer des matériaux prototypes pour qu'ils les testent."

 

-Selon vous, que différencie votre compagnie des autres qui produisent également de la soie synthétique?

 

"Tout d'abord, contrairement aux autres entreprises, nous produisons de "vraies" protéines de soie d'araignée, alors que toutes les autres sauf une, selon la presse, ont fait leur protéines en utilisant des analyses d'ordinateurs.

En second lieu, notre soie est, de très loin, la plus épaisse et longue ce qui signifie qu'elle va avoir de meilleures propriétés mécaniques."

 

-Quels produits voulez-vous créer avec de la soie d'araignée?

 

"Nous nous intéressons à une grande variété de produits qui vont de tissus pour des implants médicaux, jusqu'à des matériaux très résistants, des sutures, des adhésifs pour les milieux médicaux et bien d'autres applications mais également des tissus pour des portables et bien d'autres apparareils électroniques."

 

 

NB: Ces phrases sont traduites de l'anglais et ne sont donc pas exactement les mots de Mr Lewis.

 

Ainsi, nous pouvons conclure de cette interview que Mr Lewis a de nombreux projets pour l'utilisation de la soie d'araignée, mais ceux-ci sont toujours en cours d'expérience. Celui-ci voit un avenir très optimiste, prometteur et révolutionnaire pour la soie d'araignée qu'il espère être commercialisée d'ici quelques années. 

 

Interview de Randy Lewis, chercheur en soie d'araignée synthétique et directeur du laboratoire de recherche Araknitek

Photographie de Randy Lewis 

 

copyright: Utah State University

Voici l'interview du directeur du laboratoire de recherche de la soie d'araignée de l'entreprise Araknitek, Randy Lewis: 

© 2015-2016 par DISCHAMPS Laetitia

                    NICOLLE Alexis

                            RAGOUCY Capucine

 

 Créé avec Wix.com

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