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Dans le passé, de nombreux scientifiques ont tenté de trouver des moyens pour fabriquer de la soie d'araignée en grandes quantités ou encore de faire des expériences pour en détecter une utilité dans le futur.

 

Tout d’abord, il faut savoir que l’industrialisation de la soie d’araignée est extrêmement compliquée. La plus grande tentative d’élevage d’araignées a été dans les années 1960, pendant la guerre du Vietnam. L’armée américaine cherchait un nouveau matériau pour fabriquer des gilets pare-balles et s'est intéressée donc à la soie, réputée pour sa résistance. L'armée américaine a donc essayé de faire un élevage d'araignées.  Cependant, elle a rapidement réalisé que les araignées sont cannibales, c’est-à-dire qu’elles mangent leurs congénères. Ainsi, il aurait fallu que l'armée sépare chaque araignée pour en effectuer un élevage; expérience jusqu’ici non tentée puisque cela coûterait très cher et serait peu, voire pas, rentable. 

 

                     « Pour obtenir 1g de soie, il faudrait un millier d’araignées ! », Turner

 

En 1993, le chercheur Jeffrey Turner effectue la transgénèse des gènes de l'araignée à l'origine de la production de la soie sur plusieurs animaux. Il remarque ainsi que les gènes de glandes mammaires et ceux de la soie d’araignée sont similaires; des essais de transgénèse sont tentés sur des vaches, avec l’insertion des gènes de la soie faite par l'araignée au niveau des cellules de ses pis. En outre, d’autres expériences sont réalisées sur des cochons d’indes au niveau de leurs cellules rénales; mais, dans les deux cas, les essais ne sont pas concluants.

 

Jeffrey Turner essaie finalement sur une chèvre, dont le cycle de reproduction est plus rapide que celui de la vache et dont la traite est plus facile que le cochon d'inde.

Pour cela (à l'aide du schéma en-dessous):

 

étape 1:  Le gène commandant la production de soie est retiré de la cellule d'une araignée et est attaché à un                             segment d'ADN qui est appelé un promoteur (1). Ce segment va permettre l'activation du gène quand il se                   situe dans les glandes mammaires de la chèvre A.

 

étape 2:  On extrait une cellule de la chèvre A et on retire le noyau de celle-ci; ainsi on retire également l'ADN de                      la cellule(2).

 

étape 3:  Le gène de l'araignée et le noyau sont fusionnées ensembles (3).

 

étape 4:  Un oeuf fertile est retiré d'une autre chèvre B et le noyau de l'oeuf donneur est retiré (4) et remplacé par                      le noyau de la chèvre A contenant le gène de l'araignée et le segment d'ADN promoteur(5).

 

étape 5:  L'oeuf est divisé plusieurs fois (6) pour s'assurer qu'il va grandir au sein d'une chèvre et de sa                                         descendance. Il est ensuite planté dans une troisième chèvre, la chèvre C, au niveau de ses glandes                             mammaires (7). Celle-ci va donner naissance à une chèvre D qui va porté le gène de l'araignée (8). La                           chèvre D va produire du lait contenant les protéines de la soie (9) et cela va permettre, ainsi de                                       fabriquer des fils de soie crées à partir de protéines de la chèvre transgénique (10).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Son expérience est ainsi très concluante: la chèvre produit la molécule de soie dans son lait. Selon Turner, " cette soie spéciale est le premier matériau transgénique crée au monde". Malheurement, la société fondée par Jeffrey Turner et Paul Ballard, Biosteel ( société où ils ont crée ces chèvres transgéniques) a été vendue en 2005.

 

La transgénèse est donc un avancement considérable dans l’exploitation de la toile d’araignée mais il reste un grand chemin à faire, afin de reproduire parfaitement ses caractéristiques. 

 

 

 

 

Cependant, malgré des difficultés à produire de la soie en masse, celle-ci a été exploitée dans de nombreux domaines.

Dans le domaine du textile, par exemple, la soie d'araignée a permis de fabriquer une cape unique estimée à valoir près d’un demi-million de dollars. Un projet dirigé par Nicholas Godley et Simon Peers pour fabriquer le premier textile tissé à partir de soies d’araignées, a permis de concevoir une cape et un châle hors du commun. Ils décrivent la soie comme étant “incroyablement douce et légère, toutefois impressionnement forte”, “c’est de la soie invisible, on ne la ressent pas”. La cape a nécessité le travail de plus d’un million d’araignées femelles de Madagascar, étant donné qu'une araignée produit un fil de faible longueur. Les petites ou grosses araignées que nous trouvons chez nous ne produisent pas des fils suffisamment épais pour en faire des tissus. C'est pourquoi, ils ont utilisé des araignées tels l’halabé de Madagascar ou la néphile dorée de La Réunion.

Ce projet dura 4 ans avec l’implication de 80 personnes. La cape et le chale sont actuellement exposés au musée d’Histoire Naturelle des États-Unis depuis 2009, mais elle a été de passage en 2012 au Victoria and Albert Museum de Londres.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En 2010, des chercheurs américains ont travaillés en collaboration avec Randy Lewis et ont réussi à modifier génétiquement des vers à soie pour leur faire produire du fil de toile d'araignée. Ce fil artificiel produit par les vers à soie transgéniques aurait les mêmes propriétés que la soie d'araignée. Étant donné que les vers à soie sont déjà utilisés pour la production industrielle de soie, cela pourrait être une solution pour la production en masse de fils de soie d'araignée. Kraig Labs, par exemple, une entreprise américaine, produit des fils contenant plus de 10% de soie d'araignée grâce à des vers à soie génétiquement modifiés. Cette fibre-là est 50% plus solide et 25% plus élastique que la soie classique.



 

 

 

 

Les qualités d’isolations thermiques de la soie ont inspiré la compagnie North Face à créer une Parka, nommée « Moon Parka », avec l’aide de la compagnie Spiber. Spiber synthétise des protéines de soie d’araignée et en a ensuite donnée à la compagnie North Face pour constituer la partie supérieure du manteau. Le manteau devrait sortir en vente dès cette année mais aucun prix n’a encore été annoncé.

Photographie d'une femme portant la cape faite en soie d'araignée; entourée de Nicholas Godley et Simon Peers

Image montrant les étapes prises par Jeffrey Turner pour créer une chèvre transgénique capable de fabriquer des protéines propres à la soie d'araignée

Photographie de la "Moon Parka" de North Face

En outre, en 2010, une artiste néerlandaise, Jalila Essaidi, a gagné un prix de 25 000 euros pour avoir pensé à fabriquer de la peau humaine « pare-balles ». Pour réaliser ce projet, Jalila Essaidi a inséré de la soie d'araignée dans des cultures de peau humaine. Ces cultures, Jalila les a prélevées du laboratoire du scientifique Randy Lewis. (cf l'interview que nous avons faite de celui-ci au III. 3)

 

 

En 2011, une balle de calibre 22 est tirée sur un bloc de gélatine (simulant les « muscles ») recouvert d’un morceau de tissu : la peau humaine cultivée avec de la soie d'araignée. Le tissu s’est montré résistant à la balle, puisque celle-ci ne l’a pas traversé. En revanche, la balle n'était remplie de poudre qu’à moitié, ainsi, l’impact n'était pas d'une très grande puissance. L'expérience a été, par la suite, effectuée à nouveau avec encore une balle de calibre 22, mais remplie entièrement de poudre cette fois-ci. Le tissu s’est avéré trop faible pour résister a l’impact de la balle, qui a percé la gélatine. Cette peau humaine “pare-balles” n'a donc pas protégé le muscle d’une balle de calibre 22; mais cette expérience donne de l'espoir pour le futur, laissant de la place pour de nombreuses améliorations et peut-être, un jour, la création d'une véritable peau humaine "pare-balles".

Photographie de Jalila Essaidi lorsqu'elle est sur le point de tirer sur sa peau humaine "pare-balles".

 

Photographie: news.com.au

Le japonais Shigeyoshi Osaki, qui étudie les propriétés méchaniques de la soie d'araignée, a fabriqué des fils de violon en enroulant près de 5,000 différentes toiles pour les unir les unes aux autres. Les fils étaient résistants et produisaient une musique particulièrement agréable à écouter. Des violonistes ont même affirmé que le violon fabriqué en soie d'araignée produisait un son différent voire meilleur.

 

Photographie de Shigeyosho Osaki jouant sur son violon fait de soie d'araignée

 

Photographie prise par Tomoko Otake

© 2015-2016 par DISCHAMPS Laetitia

                    NICOLLE Alexis

                            RAGOUCY Capucine

 

 Créé avec Wix.com

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