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Les principales caractéristiques biologiques des fils de soie d’araignée sont leurs qualités hypoallergéniques, biocompatibles et biodégradables. Effectivement, la soie naturelle de la Nephila Edulis ne produit ni rejet, ni inflammation : elle semble parfaite pour des fils de suture résorbables et favorise également la régénération de la peau, du cartilage et des cellules nerveuses, qui la colonisent facilement. Cette soie fournirait la structure de base des tissus de notre corps et permettrait ainsi la reconstruction de certains organes ou d'articulations endommagées. En outre, la soie d’araignée est composée d’une fibroïne appelée scléroprotéine, comme dit précédemment. Or, les scléroprotéines contiennent les mêmes acides aminés que la chair humaine. Ainsi, la toile d’araignée permet une cicatrisation facile, autonome et efficace. On pourrait donc supposer son rôle futur dans la médecine.
De plus, sa composition essentiellement de protéines et d’eau, permet sa comestibilité. Ceci permet à l’araignée de se nourrir en carence alimentaire, mais cela lui permet surtout de recycler sa soie pour tisser une nouvelle toile, qu’elle renouvelle chaque jour. Cela pourrait également être avantageux pour la médecine.
La soie d’araignée étant composée de protéines, cela pourrait mener à penser qu’elle peut être désagrégée par des champignons ou des bactéries; mais ce n’est pas le cas. Bien au contraire, la soie d’araignée possède des vertus antiseptiques puisqu’elle est composée de trois substances importantes qui permettent son imputrescibilité: la pyridine, l’hydrogène phosphate de potassium et le nitrate de potassium. La pyridine (C5H5N) est hygroscopique (qui a tendance à absorber l’eau) ce qui permet à la soie de garder une certaine humidité; l’hydrogène phosphate de potassium, lui, rend la soie acide par libération de protons dans l’enduit aqueux, ce qui empêche donc la croissance bactérienne et fongique (des champignons). Enfin le nitrate de potassium rend la soie acide et donc refrène le développement des bactéries. Cependant, il est important de savoir qu'après 24h, celle-ci refrène de moins en moins bien le développement des bactéries.
Néanmoins, bien qu’elle empêche le développement des bactéries, elle ne contraint pas celui des cellules mammaires. Ainsi, cela la fait une cible idéale pour son utilisation en médecine.
Expérience mettant en évidence l'imputrescibilité de la soie d'araignée
Lorsqu'un corps de petite taille passe à proximité de la toile, celle-ci se déforme pour attraper cette proie: ceci est possible grâce à l’électrostatique de la toile. En effet, des chercheurs de l’Université de Berkeley en Californie ont mis en évidence cette propriété de la soie lorsque, par hasard, l’un d’eux a observé que le jouet de son enfant attirait légèrement la toile d’araignée. Ils ont donc cherché à savoir la charge électrique des insectes volants à l’origine de l’électrostatique de la toile: ils en ont conclus que la friction des ailes de ceux-ci provoquent une perte d’électrons ce qui les rends électriquement positif. La charge électrique de la soie d’araignée est, de son côté, électriquement neutre. Lorsqu’un insecte s’approche de la toile, celle-ci va mettre ses particules négatives du côté le plus proche de l’insecte en question pour que celle-ci l’attire, étant donné que deux objets de charges électrique contraires s‘attirent: ceci est l'électrisation par influence.
Cette propriété est liée à l’adhésivité de la soie. La source de sa nature adhésive sont les glycoprotéines : les fils collants sont produits dans des glandes différentes de celles normales et sont plus fins et plus élastiques. Dans certaines situations, les fils peuvent s’étirer jusqu’à 600%. Cette matière est si adhésive qu'il est impossible aux insectes attrapés dans la toile de s'échapper.
Vidéo montrant l'électrostaticité de la soie d'araignée lorsqu'une abeille électriquement chargée est proche de celle-ci.
(On voit sur la vidéo que la soie est attirée par l'abeille à 0,2 secondes)